« Ce spectacle est né d’un paradoxe.

Celui d’une société qui applaudit ses soignants… puis les oublie.

Qui les célèbre en temps de crise, mais les laisse seuls face à une machine hospitalière épuisée, rationalisée à l’extrême.

Je suis allée à leur rencontre.

J’ai écouté leurs récits, leurs colères, leurs silences.

Tous m’ont parlé d’un métier qu’ils aiment passionnément, et qui les fait souffrir.

Parce qu’ils ne peuvent plus exercer avec humanité. Parce qu’on leur demande d’optimiser le soin comme on gère une ligne de production.

À travers ce spectacle, j’ai voulu porter leurs voix.

Faire entendre une parole réelle, incarnée, sensible.

Dire ce que ça coûte – humainement – de soigner dans un système malade.

Mais aussi montrer la dignité, la force, et l’émotion de celles et ceux qui continuent à tenir.

C’est un théâtre du réel, mais profondément poétique.

Un théâtre pour qu’on regarde autrement ceux qui prennent soin.

Et qu’on se demande, ensemble : comment continuer à faire humanité dans un monde qui oublie de prendre soin.

Ce n’est pas un spectacle militant, au sens classique du terme. C’est un hommage, un cri, une tentative de réparer par le plateau ce que notre société abîme dans ses marges.

​Le corps est omniprésent dans l’exercice du soin. Corps soigné, mais aussi travail physique des infirmier.e.s, des aides soignant.e.s. Corps fatigué, usé, suant, souffrant, corps tonique, rapide, virevoltant. C’est la raison pour laquelle, j’ai fait appel à une chorégraphe qui « dessinera » les mouvements de corps.

Un musicien accompagnera en direct le texte. Soutien ou contrepoint à la parole. Il s’agira véritablement d’un duo texte/musique. »

Marie Delmarès